La météo nous avait annoncé le vendredi comme le seul véritable jour de mauvais temps de notre séjour. Associé au fait que j’avais très mal aux pieds et que nous avions envie de voir un peu à quoi ressemblait l’Écosse en dehors de sa capitale, nous avons donc opté pour une excursion d’une journée en bus − pas la plus longue proposée, parce que nous avions peur que 9 heures fassent un peu long tout de même. Au programme donc : Glasgow, le Loch Lomond et le château de Stirling…
Le bus est plutôt bien rempli, et d’un peu toutes les nationalités. Nous ne sommes pas les seuls Français, et il y a pas mal de Chinois. En fait nous avons commencé à réaliser que les touristes chinois aiment beaucoup Édimbourg…
Notre chauffeur, un rouquin du nom de Tom, est un joyeux drille qui va passer littéralement tout le voyage (sauf les arrêts) à parler, parler, parler et même chanter ! Nous aurons donc droit à ses considérations personnelles sur tout un tas de sujets au milieu des informations historiques et touristiques. Il commence d’ailleurs par se moquer de ses passagers, qu’ils pensent un peu fous pour être venus en Écosse en cette saison, puis des Français quand nous passons près du stade de Murrayfield (nous n’apprendrons que bien après que c’est parce que l’équipe de France allait affronter les All Blacks en finale de la Coupe du Monde…) !
La première étape nous emmène à Glasgow, l’autre capitale de l’Écosse, que notre chauffeur déteste cordialement. Après un passage devant l’université, il nous arrête devant la cathédrale Saint-Mungo, unique joli monument de la ville selon lui en nous recommandant les toilettes publiques bleues (que personne ne trouvera…). Ce coin du “vieux Glasgow” se révèle effectivement plutôt joli :
Nous avons une demi-heure pour admirer la cathédrale (et chercher les toilettes). Malgré ce que les photos laissent penser, il ne pleut pas lors de notre étape, mais il a bien plu avant !
Nous voyons le reste de Glasgow à travers les vitres du bus, avec les explications de Tom, en particulier en passant près d’une place encadrée de statues d’Écossais célèbres, avec Sir Walter Scott à la place d’honneur, ce qui nous vaut de ne pas le voir : trop haut perché !
Et nous revoilà sur la route… Nous passons près d’une sorte de grand haut-parleur − enfin, pas une sorte : un véritable haut-parleur, nous explique Tom, et qui était prévu pour déclamer des poèmes… sauf que les gens du coin (en rase campagne…) se sont plaints des nuisances sonores. Du coup, le projet a été suspendu… mais le haut-parleur n’a été ni démantelé ni déplacé là où sa poésie aurait pu séduire, non non, il a juste été laissé là, au bord de la route…
Notre deuxième étape se trouve sur la rive du Loch Lomond (prononcer Lorr, avec un joli r dur à l’allemande), le plus grand loch d’Écosse et le deuxième plus célèbre. Sa rive nord marque le débuts des Highlands proprement dits ! Là, nous avons le choix entre un tour en bateau (couvert…) et une visite du village, mais cette fois il tombe des cordes si bien que la balade en bateau semble la meilleure option… Du reste, comme la promenade est magnifique, nous n’avons pas de regret à avoir, si ce n’est que ma maladresse a coûté la vie au pauvre parapluie japonais de Seb : comme pendant tout notre séjour, il y a un vent terrible qui souffle… et une bourrasque retourne littéralement le parapluie que je tenais pourtant (mal…) fermé.
À peine redescendus sur terre, nous reprenons la route, et tandis que nous repartons vers de nouvelles aventures, Tom nous régale d’une interprétation de The Bonnie Banks O' Loch Lomond, l’une des trois chansons les plus populaires d’Écosse, dont il nous explique que les paroles sont souvent mal comprises : cela ressemble à une chanson d’amour mais il s’agit d’un chant patriotique, lié aux répressions anglaises (les Anglais auraient ordonné à deux prisonniers écossais de leur désigner celui d’entre eux qui serait exécuté et celui qui serait relâché ; la chanson est dite par un vieil homme qui se sacrifie pour en sauver le jeune, qui a toute la vie devant lui, alors que lui-même a déjà bien vécu…). Bref, une chanson super joyeuse, idéale pour mettre de l’ambiance ! Puis il enchaîne, sous les applaudissements, avec Flower of Scotland, un autre hymne écossais officieux, dont il nous explique qu’il le gêne puisqu’il se réfère aux deux seules victoires militaires de l’Écosse sur l’Angleterre : il trouve qu’il n’y a pas de quoi se vanter ^^
Après toutes ces émotions, direction le village où nous sommes supposés déjeuner. Je ne me souviens plus du nom ^^ mais la principale attraction de ce pittoresque hameau est le musée de la laine, que nous n’aurons pas le temps de visiter − nous avons pile une heure pour trouver un endroit ou manger et avaler notre repas… Il pleut et nous avons moins de 5 livres sur nous, et le boui-boui où nous échouons ne prend pas la carte bleue, ce qui ne nous laisse que la pizza… Nous attendons plus d’une demi-heure, un peu surpris de ne pas avoir entendu de bruit de micro-ondes (oui, pour ce prix-là, on ne s’attendait pas à mieux qu’un réchauffage en règle…), avant de voir débarquer… deux demi-pizzas premier prix… frites ! servies en barquette polystyrène comme du fish’n’ chips, encore toutes dégoulinantes d’huile. Pour faire simple, c’était infect, parfaitement répugnant et pour ainsi dire immangeable − malgré ma faim, je n’ai pas réussi à terminer ma part et j’ai dû me résoudre à dépenser mes derniers pennys dans un paquets de gâteaux à la boutique de souvenirs du musée… Grand moment de gastronomie qui reste notre seul mauvais souvenir culinaire du pays !
Compte tenu de la météo qui a empiré en route − cette fois il pleut pour de bon… − le chauffeur nous annonce qu’il va sauter l’étape suivante, qui devait nous faire grimper jusqu’à un joli point de vue, car nous ne verrions rien du tout. Le bon côté, c,est que cela nous donnera plus de temps pour visiter le château de Stirling, un des plus beaux d’Écosse, la dernière étape du périple. Je vais garder ça pour le prochain billet, j’ai déjà mis trop de temps à taper le début